C'était la première création du TPR pièce de Claude Alranq mise en scène de Bernard Cauhapé à l'occasion du bicentenaire de la République. La première a eu lieu au théâtre de Castres le 2 octobre 1992.
La pièce est créée à l'initiative du Comité Marianne sous l'impulsion de Robert MARTY (Padena).
Marianne est "inventée" par Guillaume Lavabre à Puylaurens (81). Lavabre est poéte-chansonnier et aussi cordonnier. Sa chanson "La garison de Marianna" est la première attestation d'un lien entre Marianne et la République.
"C'est bien en effet la chanson de Guillaume Lavabre, le chansonnier puylaurentais qui en donnant la première occurence du prénom de Marianne pour désigner la République, fait de cette invention un fait méridionnal ou, pour mieux dire, occitan.
Dès lors, nous avons fort logiquement affaire à deux problèmes distincts, l'un sur le fait même de la représentation en femme, et en femme quasiment personnifiée, et l'autre sur l'existence d'un sentiment républicain précoce dans la France du Midi.
Commençons par ce dernier point parce que c'est le plus facile. L'origine du nom Marianne attribué à la République, il y a un siècle et demi qu'on le cherchait, et que les historiens, se copiant les uns les autres, reprenaient l'article du vieux Larousse (origine dans un nom de société secrète de 1851), ou, pis encore, inventaient véritablement n'importe quoi. Dieu sait le nombre de personnes prénommées Marianne dont on a dit que c'était à cause d'elle que ... On ne trouvait pas, mais la solution était pourtant accessible au grand public depuis 110 ans, dans un ouvrage assez connu je crois :Le Trésor du Félibrige, autrement dit le Dictionnaire Provençal-Français de Frédéric Mistral. Mais voici un phénomène intéressant : si fort était le préjugé que la République est une chose de la France du Nord et de Paris, tandis que la résistance à la République est un fait méridionnal et provincial, qu'on n'imaginait pas que Marianne ait pu être inventée en Occitanie. On cherchait donc partout sauf là où était la solution : on fouillait la lexicographie française, on oubliait la lexicographie occitane."
Extrait des Actes du Colloque de Puylaurens 15 et 16 avril 1989
"La Révolution vécue par la Province"
Maurice AGULHON
Professeur au Collège de France
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